écheniller

écheniller

écheniller [ eʃ(ə)nije ] v. tr. <conjug. : 1>
XIVe; de é- et chenille
Débarrasser (un arbre, une haie) des chenilles qui s'y trouvent. Écheniller une haie à l'échenilloir, à l'insecticide. Fig. « Peut-être convient-il d'écheniller cette histoire, où le moral joue un grand rôle, des vils intérêts matériels » (Balzac).

écheniller verbe transitif Débarrasser des chenilles.

écheniller
v. tr.
d1./d ôter les chenilles de. écheniller un arbre.
d2./d Fig. Supprimer ce qui est inutile, élaguer. écheniller un texte en ôtant les redites.

ÉCHENILLER, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. désigne un arbre, un arbuste] Débarrasser des chenilles. Si vous n'échenillez pas vos arbres, il n'y restera pas une feuille (Ac.). Petit tour de jardin où j'échenille mes rosiers (GIDE, Journal, 1906, p. 219).
Emploi abs. Je descends dans le jardin (...) et je plante, je taille, je rogne, j'échenille (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 37).
B.— Au fig. Débarrasser quelque chose de ce qui est mauvais, nuisible. À partir de « Salammbô », Flaubert fait prudemment écheniller ses épreuves par des amis (THIBAUDET, Réflex. crit., 1936, p. 76).
P. anal. et p. plaisant. Débarrasser un être de ce qui ne lui convient pas. Assainir la croyance, ôter les superstitions de dessus la religion; écheniller Dieu (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 619).
[Avec un compl. second. prép. de, qui indique ce qui est mauvais, nuisible] Les agents (...) échenillent la société des malfaiteurs qui la désolent (MACÉ, Joli monde, 1887, p. 193) :
Peut-être convient-il d'écheniller cette histoire où le moral joue un grand rôle, des vils intérêts matériels dont se préoccupait exclusivement monsieur de La Baudraye...
BALZAC, La Muse du département, 1844, p. 61.
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. du part. prés. adj., au fig. (cf. agronomie ex. 5).
Prononc. et Orth. :[], (j')échenille []. Dans la conversation cour., parfois [] (cf. échelon); cette prononc. est même la seule donnée ds Pt ROB. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin XIVe s.-début XVe s. (Catholicon, B. N. 17881 ds GDF. Compl.). Dér. de chenille; préf. é-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :11.
DÉR. 1. Échenillage, subst. masc. Action d'écheniller. L'administration punit les négligences coupables, comme le défaut d'échenillage des arbres (SAY, Écon. pol., 1832, p. 190). Au fig. Le labeur énorme incorporé à une de ces éditions savantes comporte un déchet inévitable (...) Au lecteur surtout de faire l'échenillage nécessaire (THIBAUDET, Réflex. crit., 1936 p. 148). []; dans la conversation cour., parfois [] (cf. échelon); cette prononc. est même la seule donnée ds Pt ROB. Le mot est admis ds Ac. 1878-1932. 1re attest. 1783 (ROZIER, Dict. d'agricult., s.v. écheniller d'apr. DG); du rad. de écheniller, suff. -age. Fréq. abs. littér. : 3. 2. Échenilleur, subst. masc. a) Celui qui échenille des arbres, des arbustes (cf. arroseur ex. 1). b) ,,Genre d'oiseaux qui détruisent les chenilles`` (Ac. 1878-1932). Dernière transcr. ds DG : éch'-ni-, fém. -yeúz'; on peut entendre parfois, dans la conversation cour. [] (cf. échelon). Le mot est admis ds Ac. 1878 et 1932. 1re attest. 1839 (BOISTE); du rad. de écheniller, suff. -eur2. Fréq. abs. littér. : 1. 3. Échenilloir, subst. masc. Instrument constitué d'un sécateur monté sur une perche et actionné à l'aide d'une corde, servant à couper les branches chargées de chenilles (cf. GRESSENT, Création parcs et jardins, 1891, p. 556). []; mais parfois, dans la conversation cour. [] (cf. échelon); c'est même la seule prononc. donnée ds Pt ROB. et aussi ds DG (sauf en vers). Le mot est admis ds Ac. 1835-1932. 1re attest. XVIIe s. (LIGER, Nouv. mais. rust. ds DELB. Rec. d'apr. DG); du rad. de écheniller, suff. -oir.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 1 1970.

écheniller [eʃnije] v. tr.
ÉTYM. Fin XIVe; de é-, chenille, et suff. verbal.
1 Débarrasser (un arbre, une haie) des nids de chenilles qui s'y trouvent. || Écheniller un arbre au sécateur, à l'échenilloir. || Écheniller une haie par enfumage, épandage d'insecticide… Absolt. || On échenille en hiver.
0.1 Qu'elle eût beaucoup à faire ou non, si elle jetait le regard sur ses plantes, elle s'y laissait prendre, « engluer » comme elle disait (…)
— Je les échenille. Je les épuceronne. Je lave une feuille après l'autre.
Tite-le-Long muet l'observait avec amour.
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, p. 96.
2 (1826, in D. D. L.). Fig. Débarrasser (qqch.) de nombreux éléments indésirables.
1 Peut-être convient-il d'écheniller cette histoire où le moral joue un grand rôle, des vils intérêts matériels dont se préoccupait exclusivement monsieur de La Baudraye (…)
Balzac, la Muse du département, Pl., t. IV, p. 55.
2 Ne nous bornons pas à nous prosterner sous l'arbre Création (…) Nous avons un devoir (…) assainir la croyance, ôter les superstitions de dessus la religion; écheniller Dieu.
Hugo, les Misérables, II, VII, 5.
DÉR. Échenillage, échenilleur, échenilloir.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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